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CONTES ARABES.

peine à faire revenir de sa foiblesse. Ce prince et moi n’eûmes pas besoin de leur faire un long récit de cette aventure pour les persuader de la douleur que nous en avions : les deux monceaux de cendres en quoi la princesse et le génie avoient été réduits, la leur firent assez concevoir. Comme le sultan pouvoit à peine se soutenir, il fut obligé de s’appuyer sur ses eunuques, pour gagner son appartement.

» Dès que le bruit d’un événement si tragique se fut répandu dans le palais et dans la ville, tout le monde plaignit le malheur de la princesse Dame de beauté, et prit part à l’affliction du sultan. Pendant sept jours on fit toutes les cérémonies du plus grand deuil : on jeta au vent les cendres du génie ; on recueillit celles de la princesse dans un vase précieux, pour y être conservées ; et ce vase fut déposé dans un superbe mausolée que l’on bâtit au même endroit où les cendres avoient été recueillies.

» Le chagrin que conçut le sultan de la perte de sa fille, lui causa une