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CHAPITRE V

La plaine de l’Arbre-Sec


Ne continuons pas maintenant vers les Indes, mais, remontant au Nord, regagnons la Perse. Après avoir traversé pendant sept jours un désert où l’on ne trouve qu’une eau amère et verte, on atteint la cité de Khébis. Ses habitants adorent Mahomet. Ils tirent de la terre une substance qu’on appelle totie et qui est très bonne pour les yeux.

Après Khébis, on rencontre un autre désert qui a bien huit jours de marche. Il n’y pousse ni fruits ni arbres, les eaux sont amères et mauvaises. On entre ensuite dans une contrée qui a nom Tonocain[1] et qui limite au Nord, le royaume de Perse. Là s’étend une plaine immense où s’élève l’Arbre-Sec. Cet arbre est grand et gros ; son écorce est verte d’un côté et, de l’autre, blanche ; il produit des fruits semblables aux châtaignes mais vides en dedans. Son bois est jaune et très dur[2]. Pour trouver un autre arbre, il faut parcourir plus de cent milles vers le Sud et plus de dix milles vers le Nord. Les habitants disent que dans cette plaine Alexandre livra bataille au roi Darius.

  1. C’est le Kurdistan.
  2. À la description que fait Marco Polo, on reconnaît le platane.