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monarques chrétiens. Les Polo prirent alors congé du monarque qui les avait si généreusement accueillis et quittèrent, pour ne plus le revoir, ce lointain empire, où, ils avaient passé une si grande part-de leur existence.

Au moment où Marco fut chargé de cette dernière mission, il venait de faire un voyage dans l’Inde et était rentré par mer en Chine. Il avait raconté devant le grand Khan les détails de son retour et son récit avait tellement plu aux ambassadeurs persans qu’ils résolurent de regagner, eux-aussi, par mer leur pays. Ce à quoi les Vénitiens s’empressèrent de consentir. Khoubilaï fit équiper pour eux 14 navires à quatre mâts ; les plus grands de ces navires avaient jusqu’à 250 hommes d’équipage. On les chargea de vivres pour deux ans. Les Polo s’embarquèrent avec la princesse, les envoyés d’Arghoun et l’escorte, en tout six cents hommes, sans compter les marins. Le voyage fut long et pénible. Il fallait contourner la Chine, l’Indo-Chine, l’Inde pour débarquer au golfe Persique. Marco Polo ne nous rapporte pas le détail de la traversée, mais il nous dit que sur les six cents passagers, dix-huit seulement survécurent. À leur arrivée en Perse, les Vénitiens trouvèrent qu’Arghoun était mort ; son frère Kaïkhafon lui avait succédé. C’est à ce roi que la princesse fut remise et les Polo continuèrent leur route vers l’Europe.

Ils étaient munis de quatre tables d’or de commandement que la princesse leur avait remises pour leur sûreté. Elle y enjoignait de traiter les porteurs avec