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POÉSIES
BORDS DU RHONE
SOLEIL LEVANT

A Monseur Léon Séché,

Très affectueux hommage.

Comme un voile léger la nuit vague s’efface
Au pied des coteaux frais dans leur robe de thym.
Et le Rhône, à travers ses ilots qu’il enlace,
Nettement se précise aux pâleurs du matin.

Un trait rouge s’étend sur le Ventou lointain
D’où sort un point do feu qui traverse l’espace
Puis, dans le ciel lucide où l’étoile s’éteint,
Le soleil fait jaillir sa magique rosace.

Son orbe de rubis tournoie en s’élevant.
La Nature salue en lui son Dieu-vivant.
Les limbes du Sommeil se détachent des choses.

El tandis que sa gloire illumine l’Azur,
Le Rhône harmonieux que l’aube rend plus pur.
Semble un fleuve de rêve où neigeraient des roses.....

Bourg-Saint-Andéol, 1er septembre 1906.

Julien Lapierre.