Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/360

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
346
SUR MON CHEMIN

critiques, qui sont, généralement, des imbéciles. J’y ai représenté un commencement de corps d’homme dont la force rappelle Hercule et une fin de corps de femme dont la grâce rappelle Omphale. Le corps tout entier est donc heureusement dénommé : « Hercule aux pieds d’Omphale ». Sans compter que mon œuvre, admirablement symbolique, explique et rend palpable pour les moins intelligents la signification de la fable mythologique. L’humanité tout entière tient dans les vingt-quatre mètres carrés de ma toile. Eh bien ! messieurs, on n’est pas venu voir cela, vous-même vous ne l’avez pas vu, et personne ne le verra.

» Le Salon, cette année, est plus désert que le désert, et j’ai beau y entrer dix fois par jour, ça fait dix entrées, mais c’est toujours la même personne qui s’y promène. La faute en est à cette Exposition qui me dégoûte. C’est à se faire maçon ! »

Quant au vieux Duvalier, il s’exprima en ces termes :

« — Moi, je suis le vieux Duvalier. Le lundi, je mange du bœuf à la mode ; le mardi, du haricot de mouton ; le mercredi, du veau marengo ; le jeudi, du poulet sauté chasseur ; le vendredi, de la raie au beurre noir ; le samedi, du bœuf nature ; le dimanche, de la tête de veau à la vinaigrette. Cette régularité dans le mode d’alimentation m’a procuré une santé robuste ; mais je sens bien maintenant que mon estomac se refuserait à prendre le mardi ce que je dois lui offrir le