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UNE MESSE CHEZ BOUDDHA

Dans la rotonde centrale du musée Guimet, au premier étage, dans le cycle où, par milliers, les livres grimpent au long des colonnes ioniques, on a célébré hier matin un office bouddhique.

Un petit autel avait été élevé entre deux de ces colonnes, qui se présentaient habillées, pour la circonstance, d’un double fourreau de soie brochée, et d’être ainsi vêtues, elles semblaient deux jambes monstrueuses d’un bouddha enfin redressé de son accroupissement séculaire. Les jambes étaient là, mais le bouddha n’y était point. Du moins, un bouddha à la taille de ces jambes. J’en vis un, tout petit et mesquin, qui boudait dans un coin, retroussant la lippe et faisant la moue, mécontent d’assister à un office aussi piètre, qui réunissait aussi peu d’emblèmes sacerdotaux et un nombre aussi restreint d’officiants. Ils étaient un.