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AU « BOUL’ MICH’ »


Il apparaît que les jeunes d’aujourd’hui ont un grand sens pratique. Je parle ici de la génération écolière qui passe au quartier Latin depuis dix ans.

J’en fus. Je fréquentais encore, il y a cinq ans, au « boul’ Mich’ ». Je parle de choses que j’ai vues et que je n’ai pas eu le temps d’oublier. Quand j’arrivai au quartier, du fond de ma province, je croyais bien toucher à la terre promise de la fantaisie et de la rigolade. Et j’avais le caractère ainsi fait que cela ne me déplaisait point outre mesure.

Mais, las ! que fut grande ma désillusion ! Je tombai dans un milieu de gens fort sérieux et très sages. Les uns allaient au cours, et les autres, au café ; mais, qu’ils allassent au café ou au cours, ils étaient toujours fort sérieux et très sages. À des heures ponctuelles, ils franchissaient le seuil des Écoles ou le seuil des brasseries. Ils avaient