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SOUS LA TOGE

de signatures. Le conseil s’était déclaré tout à fait hostile à ces sortes de manifestations, qui faisaient rougir quelques-uns de ses membres et rugir les autres. Les pétitions avaient été repoussées. Et les réformes semblaient définitivement enterrées, à ce point qu’au Palais on n’en parlait plus que pour mémoire.

Il faut donc que l’on sache que l’initiative des couloirs ayant été repoussée, certains membres du conseil ont repris à leur compte les projets de réformes. Le conseil se vit acculé à la triste nécessité de nommer une commission chargée d’examiner les projets et de les présenter en séance. Les principaux membres de cette commission étaient, pour ne rien céler : MMes Pouilhet, Devin et Danet. Ce fut Me Danet qui fut chargé d’écrire le rapport. Il l’écrivit et le lut, pas plus tard que mardi dernier. Vous voyez que l’affaire est encore toute chaude. Le rapport n’avait retenu que deux réformes. C’était toujours cela. Au moins semblaient-elles avoir quelques chances de réussir. Vous allez voir ce que le conseil en a fait.

La première de ces importantes modifications aux us et coutumes de l’avocat devait permettre à celui-ci de se présenter sans pouvoir devant les justices de paix et les tribunaux de commerce. La robe, comme devant le tribunal civil et la cour, devait lui suffire. C’était une grave atteinte aux privilèges de l’agréé parisien. L’avocat n’avait plus besoin, pour plaider devant la Thémis com-