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NIJNI-NOVGOROD


Hambourg, 10 septembre.

Je vous écris cette dernière lettre à l’heure où nous quittons la terre allemande. Le pilote qui est à notre bord se chargera de vous la faire parvenir par la voie rapide de la terre. Avant toutes choses, je veux vous parler de cette sortie du port de Hambourg.

Nous n’avons pas encore quitté l’estuaire de l’Elbe. Nous avons appareillé à une heure de l’après-midi, voilà que le soleil se couche, et ce n’est point sur la mer. Elle apparaît à l’extrême horizon, comme une ligne étroite encore. Dans le fleuve, l’heure crépusculaire est délicieuse. Notre sillage est tout rose des derniers feux du soleil, et les oiseaux de mer, nombreux et très proches, nous suivent, battant doucement l’air de leurs ailes blanches. Parfois, ils plongent sur la proie entrevue, reparaissent et s’élèvent en planant, et