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SUR MON CHEMIN

qui veillait sur des canons du siècle dix-septième et sur de petites pyramides de boulets comme on en voit dans les estampes d’autrefois.

Mais la sentinelle me rendit vite la liberté. Car l’accueil qui nous a été réservé en ce pays a été touchant. Nous fûmes reçus partout avec des mouchoirs agités et des cris d’allégresse.

Un train spécial nous attendait à la gare qui nous conduisit à Copenhague, à travers un coin du Danemark qui est un coin de notre Normandie. Nous rejoignîmes le Versailles à Copenhague.

La ville comptait-elle sur le séjour momentané de M. Félix Faure ? Et profitons-nous simplement d’une fête qui ne nous fut point spécialement préparée ? Toujours est-il que nous restons en rade vingt-quatre heures de plus qu’il ne convient pour assister à une kermesse de nuit qui aura lieu, ce soir même, dans les jardins de Tivoli, en notre honneur. Les Marseillaises, les toasts, les discours et les dîners officiels se succèdent.

Les Danois nous aiment bien, et leurs réjouissances sont magnifiques, mais je voudrais bien être à Saint-Pétersbourg.

D’abord, parce que je ne suis à Copenhague que pour cela ; ensuite, parce que je n’aurais plus soixante heures de mer à redouter. On dit la Baltique peu commode.