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institution, il les marquait du Patard citron.

Le concierge, évidemment, n’avait pas remarqué, ce jour-là, à quelle couleur de Patard il avait affaire, car il se fût évité la réplique cinglante de M. le secrétaire perpétuel. En entendant parler du Fauteuil hanté, M. Patard s’était retourné d’un bloc.

— Mêlez-vous de ce qui vous regarde, fit-il ; je ne sais pas s’il y a un fauteuil hanté ! Mais je sais qu’il y a une loge ici qui ne désemplit pas de journalistes ! À bon entendeur, salut !

Et il fit demi-tour, laissant le concierge foudroyé.

Si M. le secrétaire perpétuel avait lu l’article sur le Fauteuil hanté ! mais il ne lisait plus que cet article-là dans les journaux, depuis des semaines ! Et après la mort foudroyante de Maxime d’Aulnay, suivant de si près la mort non moins foudroyante de Jehan Mortimar, il n’était pas probable, avant longtemps, qu’on se désintéressât dans la presse d’un sujet aussi passionnant !

Et cependant, quel était l’esprit sensé (M. Hippolyte Patard s’arrêta pour se le demander encore)… quel était l’esprit sensé qui eût osé voir, dans ces deux décès, autre chose qu’une infiniment regrettable coïncidence ?