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grand crime de la terre ! » Oui, oui, le plus grand crime de la terre ! Hélas ! M. Patard ne devait-il pas lui aussi se rendre à la hideuse vérité !

Le prisonnier derrière ses barreaux, avait laissé tomber sa tête dans ses deux mains, et il paraissait accablé sous le poids d’une douleur surhumaine. Au-dessus de lui, le lumignon, accroché assez haut pour qu’il n’y pût atteindre, éclairait les choses d’une façon fantastique et donnait aux objets épars dans le cachot une forme telle, derrière les barreaux, qu’on eût pu se croire en face du laboratoire du diable, tout à fait effrayant, avec les ombres agrandies des cornues et des alambics, et les monstrueuses panses de ses fourneaux éteints. L’homme gisait comme une loque au milieu de toute cette alchimie.

M. Patard l’appela à plusieurs reprises, sans qu’il eût l’air de l’entendre. Tout là-haut les chiens grondaient toujours et M. Lalouette n’avait garde d’ouvrir la porte par laquelle il rêvait cependant de filer comme une flèche.

C’est alors que la loque, — l’homme aux lambeaux, — remua un peu et que son ombre aux yeux hagards fit entendre des paroles terribles.