Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Voyons ?… Répondez-moi !… Regardez-moi un peu !…

M. Lalouette leva sur M. Panard un regard humble et douloureux, un de ces regards qui ne trompent pas.

Cette fois, M. le secrétaire perpétuel sentit un véritable frisson lui parcourir le corps de la tête aux pieds : Le candidat à l’Académie ne savait pas lire !

M. Patard eut un « oh !!! » qui en disait long sur son état d’âme.

Et puis, il se laissa tomber sur un siège, avec un gros soupir :

— Ça, c’est embêtant ! fit-il.

Et il y eut un triste silence entre les deux hommes.

Ce fut M. Gaspard Lalouette qui osa, le premier reprendre la parole :

— Je vous l’aurais bien caché, comme aux autres, mais vous, qui êtes au secrétariat perpétuel, qui recevrez ma correspondance, qui aurez certainement l’occasion de me soumettre vos écritures (me soumettre vos écritures ! M. Hippolyte Patard leva les yeux au ciel), j’ai bien pensé que vous vous en apercevriez tout de suite… et je me suis dit qu’il valait mieux s’arranger avec vous de façon à ce que personne n’en