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des gens qui l’entouraient et un petit tic nerveux ne cessait de lui soulever, assez drolatiquement, l’arcade sourcilière. Il regardait la place où Martin Latouche allait prononcer son discours.

Une minute ! Une minute encore ! Et le président allait ouvrir la séance… si… si Martin Latouche arrivait… car il n’était pas là… Ses parrains en vain l’attendaient… se tenant à la porte anxieux, désolés, et retournant vingt fois la tête.

Aurait-il reculé au dernier moment ?… aurait-il eu peur ?…

C’est ce que se demandait M. Hippolyte Patard qui, à cette pensée, reprit toute sa couleur citron…

Ah ! quelle existence !… quelle existence pour M. le secrétaire perpétuel !

En voilà un — M. le secrétaire perpétuel — qui eût voulu voir la cérémonie terminée… heureusement terminée !…

Soudain, M. Hippolyte Patard se leva tout droit, l’oreille tendue vers une lointaine clameur… Une clameur venue du dehors… qui approchait… qui courait… une clameur d’enthousiasme, sans doute, accompagnant Martin Latouche…

— C’est lui ! dit M. Hippolyte Patard tout haut.