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LE CHÂTEAU NOIR

— Voilà justement ce qu’il nous faut absolument savoir… Le général et moi pensons qu’il se peut très bien que Gaulow ignore la présence de ces documents parmi les objets qu’il a emportés…

— Je pense !… Je pense !… dit le général ; la vérité est que je n’en sais rien !…

— Eh bien ! je le répète… il faut savoir… Certes, si Gaulow a pris connaissance de ces papiers, il n’y a plus rien à faire, rien à faire qu’à avertir le général que ses plans sont connus, mais tant que le général ne sera pas averti de cela, il n’aura pas le droit de désespérer… »

Stanislawof appuya sur un timbre.

Un sous-officier se présenta.

« Faites entrer le grand-maître de police. »

Celui-ci arriva presque aussitôt. Il fut étonné de trouver Rouletabille dans le cabinet du général.

« Vous pouvez parler devant ces messieurs, Excellence, dit le général. Eh bien ! y a-t-il quelque chose de nouveau ?

— Hélas ! non, général !… Nous n’avons jusqu’alors reçu aucune nouvelle susceptible de nous mettre sur la bonne piste… Mais nous ne pouvons pas désespérer ; j’ai fait télégraphier partout… Et, dès ce moment, toutes les autos, toutes, qui arrivent dans la ville, qui traversent les à villages, toutes les autos, sur toutes les routes, sont arrêtées, fouillées, les voyageurs interrogés…

— C’est bon ! interrompit avec une impatience marquée le général… nos bandits ne sont plus en auto !… Vous pouvez faire arrêter toutes les autos que vous voudrez, ça leur est bien égal.

— Ils ne sont plus en auto ?…

— Non, monsieur ! Ils voyagent, paraît-il, en charrette.

— Je vais faire arrêter toutes les charrettes, général !…

— C’est beaucoup, monsieur ! Et puis ce sera peut-être inutile, car au moment où l’on arrêtera toutes les charrettes, il est possible qu’ils soient remontés en auto… mais laissons cela, et dites-moi : y a-t-il eu torture ?