Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 1.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
SUR QUELQUES ÉVÉNEMENTS…

La surprise pour les jeunes gens était trop forte. Malgré la gravité de la situation, ils partirent à rire.

Les yeux de l’Allemand se firent plus féroces !

« Prenez garde qu’il n’éclate ! » fit La Candeur en se reculant avec son ordinaire prudence.

Mais Rouletabille avait déjà fini de rire et, quand l’Allemand roula sur les dalles comme une énorme saucisse, le reporter demanda à Modeste ce que cela signifiait.

« Monsieur, dit Modeste, qui ne comprenait rien à l’étonnement de ses maîtres et qui s’attendait à des félicitations, on nous a dit de ne laisser sortir personne. La première personne qui est sortie est monsieur, nous nous sommes assurés de monsieur…

— Monsieur, je vous présente toutes mes excuses : il y a eu erreur, » fit Rouletabille en se penchant sur l’Allemand.

Mais celui-ci dardant sur le reporter des yeux de flamme, secoua la tête. Il n’acceptait pas les excuses.

« Reportez-le en haut, commanda Rouletabille. Il faut voir ce qu’est devenu Priski.

— Oh ! monsieur, dit Modeste, il est certainement toujours là-haut, sans quoi nous l’aurions vu sortir.

— M’est avis, dit Vladimir en suivant Rouletabille qui remontait vivement au second étage, m’est avis que si cet Allemand s’est risqué hors de sa chambre pour aller sans doute menacer quelque autorité turque des représailles de son pays, c’est que les autres ont conservé là-haut Priski comme otage.

— C’est la seule chose en laquelle j’espère encore, appuya Rouletabille. Nous allons leur rendre leur Allemand ; espérons qu’ils nous rendront Priski.

— Espérons-le, monsieur. Voici toujours l’Allemand. »

Les domestiques, en effet, apportaient l’Allemand, toujours ficelé.

« Vous savez, dit Vladimir, qu’ils sont têtus comme