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SUR QUELQUES ÉVÉNEMENTS…

— Monsieur, nous en revenons. Nous avons frappé, frappé. Ils ont ouvert, puis aussitôt qu’ils nous ont aperçus, ils nous ont fermé la porte au nez.

— Tu veux dire que j’ai reçu la porte sur le nez ! dit La Candeur qui, en effet, avait le nez fort enflé. Ils se sont enfermés au verrou, et nous les avons entendus se disputer avec Priski. Oh ! monsieur, ils lui en ont dit ! Mais l’autre criait aussi fort qu’eux, si bien que nous avons craint que le bruit de leur dispute ne passât le chemin de ronde du donjon et que nous sommes accourus ici vous le dire !

— Et pendant ce temps-là, il est peut-être parti, tas d’idiots ! » leur jeta Rouletabille en prenant sa course vers le chemin de ronde.

Les autres le suivirent.

« Eh ! Rouletabille, ne crains rien, nous avons laissé Tondor et Modeste à la porte des Allemands avec la consigne de ne laisser sortir personne !…

— Quelle histoire ! Je ne peux pas m’absenter une seconde sans que vous fassiez des bêtises !… »

Ils furent tout de suite dans le chemin de ronde. La Candeur leva le nez vers la meurtrière du second étage :

« Tiens, on ne les entend plus ! Tout à l’heure quand nous sommes sortis d’ici, ils beuglaient !… »

Terriblement préoccupé par les suites que pouvait avoir la libération de Priski et se jurant que, désormais, il ferait tout lui-même, Rouletabille bondissait dans l’escalier du donjon et arrivait à bout de souffle devant la porte des Allemands, où il trouvait Modeste étendu sur le seuil, comme un chien de garde et dormant, et Tondor se promenant de long en large.

« Rien de nouveau ? demanda Rouletabille en poussant un soupir de soulagement.

— Si, monsieur, répondit Modeste en ouvrant naturellement la bouche d’abord, mais ce qui était moins naturel chez lui, un œil ensuite.

— Quoi donc ? Il n’est pas sorti ?