Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 1.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
LE CHÂTEAU NOIR

— Vous êtes donc toujours en train, quand je ne suis pas là, d’étudier la carte du vilayet d’Andrinople et de regarder l’heure qu’il est ? Qu’est-ce que signifie encore cette histoire-là ?… Voilà plusieurs fois que je vous surprends dans cette curieuse occupation ! Que je vous y trouve encore, moi, en train de regarder la carte et de consulter votre montre !

— Si on ne peut plus s’instruire ! grogna La Candeur.

— Si on ne peut plus savoir l’heure qu’il est ! soupira Vladimir.

— Allons ! continuez, vous m’avez l’air de deux jolis compères tous les deux !… Il ne faudrait pas essayer de me faire prendre des vessies pour des lanternes, vous savez !… Après ! Alors, vous l’avez rattrapé ?

— Oh ! nous l’avons rattrapé tout de suite dans l’escalier, nous l’avons ramené dans la chambre et, cette fois, La Candeur l’a ficelé ! Mais pendant que nous ne le regardions pas, il s’est déficelé !

— Qu’est-ce que vous faisiez donc pendant que vous ne le regardiez pas ?

— Oh ! monsieur, nous croyions être bien tranquilles, et La Candeur étudiait le terrain des opérations…

— Tonnerre ! Vous vous fichez de moi ! Vous me prenez peut-être pour un Ramollot ?… Eh bien, je vais vous apprendre comme je m’appelle, moi ! Il se déficelle, et puis ? »

— Et puis il s’est sauvé !…

— Mais vous l’avez rattrapé ?…

— Non, monsieur, cette fois nous ne l’avons pas rattrapé.

— Hein ?…

— Mais ne vous rendez pas malade… nous savons où il est.

— Et où est-il ?

— Il s’est sauvé chez les Allemands, à l’étage au-dessus !

— Et vous n’y êtes pas allés ?