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LE CHÂTEAU NOIR

venus faire ici) il nous est impossible de vous laisser approcher une personne quelconque de l’extérieur… Qu’allons-nous faire de vous, mon cher monsieur Priski ?

— On peut toujours le descendre dans le souterrain ! émit La Candeur qui, par extraordinaire, avait une idée…

— Bravo, La Candeur, tu te formes, mon ami… Descends donc tout de suite M. Priski dans le souterrain !

— Vous n’allez pas faire ça ! protesta Priski hors de lui.

— Mais qu’est-ce que vous voulez que nous fassions ? N’avez-vous pas dit vous-même que le seigneur Kasbeck allait vous envoyer chercher ici ? Descends-le ! Descends-le, La Candeur, et sans perdre une minute ! Et ligote-le bien : il adore être ligoté, cet excellent M. Priski, et s’il n’est pas sage, tu iras le jeter dans l’oubliette !

— Grâce, monsieur ! »

Et comme Rouletabille s’éloignait et s’apprêtait à descendre.

« Vous n’allez pas me quitter ainsi ? Où allez-vous monsieur ?

— Présenter mes hommages à votre ami Kasbeck, mon cher monsieur Priski ! »

Rouletabille, en effet, descendit rapidement, après avoir recommandé à La Candeur une prompte exécution de ses ordres. Dans la salle des gardes il rencontra Vladimir, qui venait de descendre toutes les armes dans le souterrain. Il le pria de laisser le souterrain entr’ouvert, d’aider La Candeur à y descendre M. Priski, puis il lui donna l’ordre de venir le rejoindre dans la bâille, avec son camarade.

Avant de sortir, il demanda encore des nouvelles d’Athanase Khetew, mais il lui fut répondu qu’on n’avait pas revu le Bulgare, ce qui contraria fort Rouletabille,

« Où diable peut-il être passé ? Lui est-il arrivé un accident ? Que manigance-t-il ? »

Telles étaient les questions qu’il se posait. Il redoutait par-dessus tout que l’autre n’eût pris une initiative qui contrariât la sienne.