des « lanciers » commandés par le Delhy-Bachi, c’est-à-dire le « chef des fous ». A-t-on idée, ça doit être le seigneur Kasbeck lui-même qui nous arrive !
— Le seigneur Kasbeck ! s’écria Rouletabille.
— Vous le connaissez ? demanda Priski.
— Non ! Non ! mais j’ai entendu parler d’un Kasbeck qui avait été chef des eunuques de l’ex-sultan ! Serait-ce le même, mon cher monsieur Priski ?
— Mais c’est exactement lui. Oh ! c’est un homme, celui-là !… Un homme extraordinaire, aimable, bien élevé, poli, même avec les femmes, d’une science sans égale. Il sait tout… Il a tout vu !… Il parle quatre langues !… Monsieur, si vous le connaissiez, il vous plairait beaucoup !… beaucoup !… Voulez-vous que je vous le présente ?…
— Nous verrons cela, monsieur Priski.
— Il parle français comme vous et moi… Je suis sûr qu’il serait enchanté de faire votre connaissance.
— Qu’est-ce qu’il vient faire ici ?
— Sans doute fêter le mariage de notre Kara pacha. Ce sont deux vieux amis qui ont quelquefois de fortes disputes à cause des affaires… mais ça finit toujours par s’arranger. On ne résiste pas au seigneur Kasbeck !… Et riche !… et généreux ! Quand il ouvre la main, monsieur, il a toujours de l’or dedans !
« Messieurs, laissez-moi aller au-devant du seigneur Kasbeck ! Si je ne suis pas là pour le recevoir, il ne manquera point de me faire chercher jusqu’ici.
— Bigre ! fit Rouletabille, voilà qui est bien ennuyeux.
— Messieurs, je comprends votre ennui, mais je reviendrai vous retrouver aussitôt que je le pourrai.
— Pardon, monsieur Priski, pardon… Vous ne m’avez pas compris… Quand je dis que c’est ennuyeux… Je veux dire que c’est ennuyeux pour vous !…
— Et comment cela, monsieur ?
— Vous pensez bien qu’après la confiance que nous vous avons montrée (car nous ne vous avons rien caché de ce que nous avons fait et de ce que nous sommes