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« JE T’AIME »

M. Priski parle bien, M. Priski a raison, dit Rouletabille. M. Priski va nous précéder sur le chemin des courtines…

— Je n’y vois aucun inconvénient, messieurs, si toutefois, « le neveu de M. Rothschild » consent à me porter, car je tiens absolument à mon ligotage et je suis un homme mort si vous oubliez une seconde que je suis votre prisonnier. »

Sur un signe de Rouletabille, La Candeur chargea ce paquet de M. Priski sur son épaule :

« Je n’« arrête » pas de travailler ce soir, soupira le pauvre garçon.

— Et ça n’est pas fini ! » lui jeta Rouletabille pour le consoler.

Au moment où toute la bande allait quitter la plateforme, Athanase se campa devant Rouletabille. Le Bulgare tremblait encore de colère contenue :

« Je désirerais savoir ce que, pendant une heure, a pu vous dire Mlle Vilitchkov…

— Eh bien ! pendant une heure elle m’a dit que vous n’étiez point son fiancé ! »

Athanase, en entendant ces mots, bondit sur Rouletabille et lui agrippa le poignet si fortement que le reporter ne put retenir un petit cri de douleur. Il était, du reste, furieux, et essayait, mais en vain, de se débarrasser de l’étreinte du Bulgare. L’autre le serrait comme dans un étau !…

« Ah ! vous allez me lâcher ! finit par lui dire Rouletabille, ou j’appelle La Candeur et je vous fais jeter par-dessus le toit, de l’autre côté du château, dans le torrent ! »

Ce programme très précis effraya-t-il le Bulgare ? Toujours est-il qu’il lâcha Rouletabille et ne prononça plus un mot. Le reporter courut derrière La Candeur et Priski. Les jeunes gens avaient hâte maintenant de retrouver le donjon. Le chemin pittoresque fut parcouru sans aventures jusqu’au moment prévu par le majordome.