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LE CHÂTEAU NOIR

tendu que les soldats de Stanislawof vinssent les délivrer.

« Mais ça n’est pas mal du tout, ça, petit Zo ! pas mal du tout !… Je veux dire que ça n’aurait pas été mal du tout !… si on avait pu mettre la main sur le coffret byzantin avant ma nuit de noces !… Mais hélas ! je n’ai plus d’espoir que dans ma nuit de noces !

— C’est épouvantable ! grondait Rouletabille… J’ai envie de nous tuer tous les deux, là, sur ce divan ! pour ne plus entendre parler de cette nuit de noces-là…

— Et les documents, mon ami, Vous n’y pensez plus !…

— Ah ! vous vous y pensez pour moi ! à ces maudits documents !… Où sont-ils ? Où sont-ils ? Où sont-ils ?… Mais, enfin, parlez, mettez-moi sur leur piste. Racontez-moi des choses sur ce coffret byzantin, puisqu’il n’y a que cela qui vous occupe !… Nous avons encore quelques heures de nuit, faites en sorte que j’en puisse profiter, car enfin, si je reviens à vous en vous disant : « Le coffret byzantin, le voilà !… les documents, les voilà !… » vous ne refuserez pas de me suivre, cette fois, hein ? N’est-ce pas, Ivana Hanoum ? Vous ne me refuserez pas cela !…

— Ah ! mon ami, en ce cas, je vous suivrais au bout du monde !…

— Eh bien ! parlez, dites quelque chose… Croyez-vous d’abord que Gaulow les cherchait, ces documents ?

— Oui, de cela je suis sûre !…

— Miséricorde ! fit Rouletabille, c’est bien ce que j’avais craint !… Oui, oui, il les cherchait… Et savez-vous, Ivana, où il les cherchait ? Derrière les tableaux de la chambre des reliques… Voilà pourquoi il a mis en pièces tous ces tableaux, toutes ces icones !… Le général, votre oncle, avait dû, par précaution, dire à quelqu’un de l’état-major, à une seule personne peut-être en qui il avait toute confiance, où il cachait les plans secrets de votre mobilisation et cette confidence, faite en français, par précaution, a été certainement surprise par un agent de Gau-