Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 1.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146
LE CHÂTEAU NOIR

« Mais qu’est-ce que tu fais, Priski ?… Diras-tu ce que tu fais, bon sang ? »

Et comme l’atroce clameur un instant s’était tue, on entendit la voix sifflante de Priski qui disait :

« C’est l’homme qui tombe qui ne veut pas me lâcher… Il m’est tombé dessus au passage… m’a presque assommé sur mon croc et contre le mur…

— Ahahahahah !

— Oh ! mais, c’est abominable, des cris pareils !…

— C’est lui qui crie…

— On l’entend bien ! Qu’est-ce qu’il a ?

— Il a qu’il ne veut pas me lâcher la main… Il est pendu à ma main !… Alors je lui scie la sienne…

— Ahahah ! ahah ! ahah !… »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’ascension de l’oubliette reprit quand l’homme eut cessé de crier, ce qui demanda un certain temps car il ne lâcha la main du majordome que lorsque celui-ci eut suffisamment travaillé avec le couteau de La Candeur.

Heureusement, tout a une fin, même la résistance de celui qui ne veut pas mourir au fond d’une oubliette.

Priski retrouva son équilibre sur son croc de fer ; La Candeur rentra en possession de son couteau, l’essuya soigneusement et passa sa boîte d’allumettes à Athanase qui n’avait jamais rien de ce qu’il lui fallait.

Athanase alluma sa lanterne et éclaira Rouletabille qui commença de gravir l’escalier.

Les autres le regardaient avec une anxiété croissante, mais, lui, ne regardait personne.

Il avait grand soin de détourner ses yeux du vide et fixait la pierre autour de lui, au-dessus de lui, mais le vide était là, quand même, le vide le tirait par le bas de son pantalon, il le prenait au col de son vêtement. Le vide voulait lui faire tourner la tête.

Du haut en bas de son individu, il agrippait Rouletabille, il l’étreignait à l’étouffer ! Il lui parlait aussi : il lui disait à l’oreille :