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À TRAVERS L’ENFER

— Eh bien ! qu’il tombe ! Mais qu’est-ce que tu as, toi, La Candeur ? demandait Rouletabille, très effrayé.

— C’est Priski… Priski qui a glissé !… et il a failli me faire tomber avec lui, l’animal… Je ne sais pas ce qu’il y a !… Si encore on voyait clair !… Ou si on entendait ce qu’il dit. Qu’est-ce que tu veux ? »

Enfin le râle singulier de Priski cessa et on entendit qu’il essayait de prononcer des paroles… paroles qu’il n’arrivait pas à formuler à cause de sa terreur.

Enfin cela sortit.

« Passez-moi… passez-moi… un couteau… un couteau !… »

Et il répéta furieusement « un couteau !… » pendant que l’autre voix d’épouvante grondait effroyablement, sourdement, désespérément : Duchtoum ! Duchtoum !… (je tombe ! je tombe !)

« Passe donc ton couteau à Priski, gronda Rouletabille, et que ça finisse !…

— Tu es bon, toi ! Si tu crois que c’est commode… Il a failli me faire tomber, ton Priski de malheur, et maintenant, le voilà penché sur le croc. Je ne sais pas ce qu’il y a ! Tiens ! le voilà, mon couteau ! Où est ta main, Priski ?… Où est ta main ?… Me répondras-tu ?… Mais où est ta main, bon sang de bon sang ! Ah ! moi, je ne peux pas me pencher davantage !…

— Un couteau ! un couteau !

Duchtoum ! Duchtoum !

— Eh bien ! tu le tiens, mon couteau !… Ça y est, oui ! T’es accroché quelque part ? Où que c’est que t’es accroché ?… C’est-il bientôt fini c’te comédie-là ?… Si je n’avais pas eu la corde d’Athanase pour me retenir, je serais propre, moi, maintenant, continuait de monologuer La Candeur.

— Ahahah ! ahahah ! Ah !

— Quelle est cette nouvelle horreur de cri ?… »

L’oubliette n’est plus qu’une atroce clameur « ahahahahah ! »