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LES OUBLIETTES DU CHÂTEAU NOIR

donner l’alarme dans le château ? Allons, un peu de courage, mon ami ! »

Priski se jeta contre le mur et jura qu’il n’irait pas plus loin.

« Prends-le sur ton dos ! » commanda Rouletabille à La Candeur.

Ainsi fit La Candeur qui tremblait presque autant que Priski. Priski avait bien essayé un instant de se débattre, mais Athanase, qui fermait la marche, mit bon ordre à ces velléités de désordre en lui faisant sentir sur le front le froid d’un canon de revolver.

« Et maintenant à la… comment appelle-t-on ça ?…

À la je ne rends rien et je retiens tout !… Prends garde à toi, Rouletabille…

— Oh ! ne crains rien… je fais attention, va !…

— Il a un nom qui ne promet rien de bon, c’t’endroit-là !

— Oh ! ce doit être quelque oubliette… C’est un vrai nom d’oubliette, ça !

— Justement, prends garde de tomber dedans…

— Des oubliettes ! continuait Rouletabille en tâtant avec force précautions le terrain devant lui, on sait ce que c’est… Il y en a dans tous les vieux châteaux forts. As-tu jamais visité un château fort sans que le concierge t’ait fait voir les oubliettes ?… C’est un trou, quoi !… un puits ! En voilà des histoires pour des oubliettes… Eh bien, Priski, vous ne dites plus rien, mon garçon !

— Courez ! Courez toujours, monsieur, nous en reparlerons tout à l’heure !…

— Est-ce que nous approchons ?…

— Un peu de patience, monsieur… nous y voilà… et les dents de Priski se mirent à claquer d’épouvante.

— Prelotte ! fit La Candeur, qui suait à grosses gouttes… Il n’est pas rassurant, le locataire du dessus !…

— Prenez garde, monsieur, prenez garde, râla Priski… Nous y voilà… Vous y êtes !…

— Halte ! » hurla Rouletabille.