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A BÉRANGER.

Ce Livre, cher Bèranger, n’est pas pour vous un inconnu qui vient tout à coup troubler votre solitude. Les problèmes que j’y discute ont fait bien souvent, sous une forme ou sous une autre, l’objet de nos causeries. Permettez donc que je le fasse paraître sous vos auspices. J’ai cherché la vérité de toute ma force ; or, après que la pensée s’est fatiguée à chercher la vérité, il est doux d’offrir le résultat de son labeur à un ami. Cette satisfaction de l’âme augmente, s’il s’agit d’une amitié bien ancienne et depuis longtemps éprouvée ; mais elle est plus grande encore quand nous avons l’assurance que les mêmes questions qui nous intéressent se sont présentées souvent à cet ami, et qu’il existe ainsi un lien de plus entre lui et nous.

Qu’avons-nous d’ailleurs pu trouver pour nous-même, que nous n’ayons du plaisir à le faire partager à ceux qui ont droit à toute notre tendresse, à tout notre attachement ? Et, quant à eux, par l’influence qu’ils ont eue sur nous, ne sont-ils pas toujours pour quelque chose dans