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d’embrasser la vie entière de l’humanité, et de réaliser en lui cette vie. "le monde intellectuel dont les anciens ont tant parlé, dit quelque part Leibnitz, est en Dieu et en quelque façon en nous aussi." je dirai, en répétant cette pensée : l’humanité, portion de ce monde intellectuel et invisible dont parle ici Leibnitz, après les anciens, existe en Dieu et en nous aussi. Je commencerai par démontrer que l’humanité existe en nous. L’humanité, dans quelque sens qu’on entende ce mot, existe en nous, comme l’amour, l’amitié, la haine, et toutes nos passions. L’amour, l’amitié, la haine, toutes nos passions, n’ont pas une existence véritable, une existence d’être ; et pourtant nous n’existons que par elles. Comment ces passions, qui n’existent réellement pas, sont-elles néanmoins cause de notre vie, et notre vie même ? C’est qu’elles sont en nous ; et, de plus, c’est qu’elles y sont de deux façons, subjectivement et objectivement. Il en est de même de l’humanité, qui est à la fois dans le moi et dans le semblable, et qui relie ainsi par l’identité le moi au semblable. cette vérité, que nos passions sont en nous et hors de nous, c’est-à-dire qu’elles sont en nous de