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la bouche et la barre, lui refusant toute projection vers l’infini. La terre ainsi comprise devient pour l’athée le fini absolu, le fini sans communication avec l’infini. Et réciproquement, l’avenir, n’ayant aucune racine dans le présent pour le dévot superstitieux, constitue également le présent, le fini, sans communication avec l’infini. Ainsi, des deux parts, la terre, c’est-à-dire la vie présente, ou, en d’autres termes, la vie éternelle dans sa manifestation présente, au lieu d’être comprise religieusement et sanctifiée, est désanctifiée, si je puis m’exprimer ainsi, avilie, profanée, et abandonnée au hasard, à la fatalité, et au mal.

chapitre ii. La terre n’est pas hors du ciel. si les hommes avaient compris que le passé, le présent, le futur, n’existent point d’une façon absolue et à part, mais que vie passée, vie présente, vie future, s’impliquent, et ne forment qu’un seul tout, qui est la vie, ils n’auraient jamais songé, les uns à rêver un ciel hors de la vie, les autres à borner la vie au présent.