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Pour que le précepte de la charité, tel qu’il est dans l’évangile, c’est-à-dire le triple amour de Dieu, de nos semblables, et de nous-même, fût véritablement compris, il aurait fallu qu’à l’époque où parut le christianisme, on conçût la possibilité de réaliser simultanément ces trois amours. Or, c’est ce qu’il était tout à fait impossible de concevoir, au temps où le christianisme a paru. Ainsi, non seulement ces trois amours n’étaient pas harmonisés, et étaient simplement indiqués et juxtaposés, dans la parole du maître ; mais encore, quand on arrivait à la pratique, on les trouvait inconciliables, et le précepte qui les renfermait contradictoire. Vous me dites d’aimer Dieu par-dessus toute chose. Mais que veut de moi ce Dieu que je dois aimer avant tout ? Où réside ce Dieu ? Où se manifeste-t-il ? Dans quelle projection dois-je le chercher,