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Que cet indéfini donc, qui est le progrès, lui soit refusé ; que la famille, la cité, la propriété, soient organisées en vue du fini, et voilà le mal sur la terre ; voilà la nature humaine violée dans son essence ; voilà l’homme esclave, et malheureux parce qu’il est esclave. Je prendrai la famille pour exemple. La famille existe bien essentiellement et par elle-même ; mais la famille n’existe pas indépendamment du genre humain. Donc, ou la famille sera organisée en vue d’elle seule, et par conséquent contre le genre humain, ou elle sera organisée en vue d’elle-même et du genre humain. Si elle est organisée en vue d’elle seule et contre le genre humain, elle est mauvaise, et l’homme y est esclave. Si, au contraire, elle est organisée en vue du genre humain et de la communion avec tout le genre humain, elle est bonne, et l’homme y est libre. Je dirais la même chose de la cité et de la propriété. Tout le mal du genre humain vient donc des castes. aussitôt que dans votre idéal de société et de politique vous faites entrer le genre humain tout entier, le mal cesse et disparaît de cet idéal. La vraie loi de l’humanité, c’est que l’homme individu tend, par la famille, la patrie, et la propriété, à une communion complète, soit directe, soit indirecte, avec tous ses semblables et tout l’univers,