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l’homme et de chaque homme est de ne pas laisser limiter ce droit de communication avec tous les hommes et toutes les choses. Qui voudrait en effet reconnaître une telle limitation ? Est-ce le savant que vous prétendriez borner ainsi ? Le savant veut tout connaître ; c’est ce qu’il appelle sa liberté. Est-ce l’artiste ? Il cherche le beau dans tout l’univers ; et c’est là qu’il met sa liberté. Est-ce l’industriel ? Il voudrait tout posséder, pour tout féconder ; et c’est là ce qu’il nomme sa liberté. De quel droit donc, encore une fois, confineriez-vous l’homme et le borneriez-vous à un coin de cette sphère qu’il a sous les pieds et de cette sphère qu’il a sur la tête ? Le borner, le limiter, c’est faire une prison autour de lui ; cette prison, fût-elle un palais, n’en serait pas moins une prison et un acheminement à ces pénitentiaires d’aujourd’hui où l’on a trouvé le moyen d’anéantir l’homme par la solitude. Donc, en résumé, la destination de l’homme n’est pas de se mettre en rapport direct avec tous les hommes ni avec tous les objets de l’univers. Mais c’est son droit de le faire, puisqu’il en a véritablement la puissance ; et c’est la reconnaissance de ce droit qui fait la liberté de l’homme. chapitre

iii. la famille, la patrie, la propriété, sont les trois modes nécessaires de la communion de l’homme avec ses semblables et avec la nature.