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se soit passé qu’il n’y ait inscrit au moins une ligne. Nulla dies sine linea.

M. Bobby est mélancolique, mais ses lèvres serrées et son menton dur témoignent d’une volonté que rien ne fait fléchir.

Il a posé le carnet sur la tablette, a fait jouer le ressort. Il feuillette, remonte en arrière et enfin relit.

— Moi, citoyen anglais, né dans la ville de Londres, cockney pur sang, ayant entendu les cloches de Bow-Church mêler leur son grave à mes premiers vagissements…[1] j’ai été expulsé de France et je n’ai pu résister. Me pardonnent mes aïeux d’Azincourt !

« Mais la Providence, à laquelle nul ne résiste, avait décidé que son fidèle serviteur n’aurait point, par cet affront, épuisé la coupe d’amertume.

« Dès le lendemain de mon retour en mes pénates, une convocation, dont la sécheresse ne me promettait rien de bon, m’appelait à Scotland Yard où je fus reçu par M. Sewingthrow, mon chef direct.

  1. On sait que sont seuls vrais cockneys de Londres ceux qui sont nés dans le périmètre où peuvent s’entendre les cloches de Bow-Church.