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comme il avait affecté, à la fin de son article, de prendre un ton de plaisanterie goguenarde, il y eut dans la foule un mouvement d’irritation qui se manifesta par les pires violences contre le papier innocent, dont on fit un autodafé au carrefour Montmartre.

Comme le Nouvelliste était un peu en retard, des groupes compacts stationnaient devant la maison, toute peinte en vert cru, que le journal a élevé au coin de la rue Drouot.

C’étaient des cris, de véritables vociférations. On ne sait quels caprices peuvent secouer les foules ; déjà, des enragés se jetaient sur les cadres de verre où, d’ordinaire, s’affichait le journal, et les brisaient à coups de canne.

On levait les poings vers l’énorme transparent qui, à la hauteur du deuxième étage, servait d’ordinaire à afficher les nouvelles sensationnelles, et qui restait immaculé.

Tout à coup, un éclair de magnésium illumina la façade : il était sept heures et demie et le jour baissait. En même temps, toutes les lampes électriques s’allumèrent… et de larges lettres noires apparurent sur le fond blanc du transparent.