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si Paul entrait, d’avoir une explication avec lui ce soir-là, à cette heure même. Enfin, on tourna la poignée de la porte : le cœur d’Armand tressaillit.

— Ah ! le voilà enfin, le traître de la maison, se dit-il.

Non, ce n’était point Paul, mais bien madame Ratelle.

Elle regarda ardemment son neveu dans l’espérance de trouver sur sa figure des signes d’une plus grande tranquillité d’esprit ; mais, au contraire, l’excitation du jeune homme avait augmenté et ses yeux étaient encore plus éclatants de colère.

— J’avais espéré, mon garçon, mon Armand, de te trouver plus calme, dit-elle.

— Est-ce que ceci est bien de nature à me rendre plus calme ? répondit-il en lui présentant la lettre qui était tombée du portefeuille. Voici l’ordre que vous m’avez envoyé de venir en toute hâte dire un dernier adieu à mon pauvre père ! Paul mon frère n’a pas cru que ce fût nécessaire de me l’envoyer comme il a fait des autres. Mais il me rendra compte de tout cela, et bientôt encore, car je l’attends d’une minute à l’autre, et je préférerais, ma tante Françoise, qu’il n’y eut pas de témoins à notre entrevue. En tout autre temps vous serez la bienvenue dans cette chambre.

— Ce sera comme tu le désires, mon cher Armand, mais avant il faut que tu viennes avec moi voir ton cher père qui est enseveli. Je suis venue te chercher dans cette intention.