Page:Lenormand - Nouveau manuel complet du relieur en tous genres, 1900.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
BATTAGE.

Avant de se disposer à battre un livre, le relieur doit examiner si ce livre peut être battu sans risque de faire des maculatures, ce qui arrive toujours lorsque l’impression est fraîche, parce que l’encre d’imprimerie, qui est un composé d’huile grasse et de noir de fumée, n’a pas eu le temps suffisant pour sécher parfaitement.

Les indices qui peuvent faire connaître si le volume peut être battu ou non sans inconvénient, sont les suivants :

1o La date de l’impression, que l’on trouve toujours sur la page du titre ; si l’impression a plus d’un an, il n’y a rien à craindre.

2o Les soins qu’on a portés à l’impression, c’est-à-dire si les caractères n’ont pas été trop chargés d’encre ;

3o En flairant le livre à plusieurs endroits : en effet, on distingue parfaitement, par l’odeur, si l’huile de l’encre est sèche ou non.

4o Si le livre a été satiné, ce qui se reconnaît aisément ; dans ce cas, on peut le battre avec moins de crainte.

Nous venons de dire qu’on ne bat ordinairement les feuilles, qu’après qu’elles ont été pliées, et lorsque l’impression est parfaitement sèche, afin d’éviter les maculatures. Cependant, il y a des circonstances où l’on est obligé de relier un livre immédiatement après son impression. Dans ce cas, il y a des précautions à prendre.

On met le volume dans un four, après que le pain en a été retiré, ou dans une étuve suffisamment chaude, pour le faire sécher. Toutefois, ce moyen n’est pas sans danger, parce qu’il arrive souvent que le papier noircit, ce qui est un grand inconvé-