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LES AFFRANCHIS

normale, avec de nerveux hochements de tête, croisement et décroisement des genoux.

Hélène, plus traitable.

Je suis une amie, Madame, une amie très dévouée, très passionnée, si vous le voulez, mais qui ne demande et qui n’attend rien.

Marthe. (Elle hausse les épaules.)

Que m’importe, à mon tour, puisque je n’aurai jamais ce que vous pouviez avoir ? Ne l’ai-je pas appris dans vos yeux ? Quelle divine pitié nous refusa le secret de ce qui nous dépasse ? Ce que notre joie, notre orgueil fût devenu dans une âme prédestinée par l’injuste Potier, il importe à notre félicité de l’ignorer toujours. Nous allons ensemble aux mêmes joies, aux mêmes peines, sans connaître les farouches prédilections de l’intime destin.