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LES ANTÉCÉDENTS

dance de Lebas nous fait d’ailleurs comprendre ce qui dut se passer. Il souhaita de tout son cœur le mariage d’Henriette et de son ami, il semble que la jeune fille l’ait également souhaité et Saint-Just, qui se dérobe comme il peut, après s’être livré on ne sait jusqu’à quel point, paraît jouer un rôle étrange lequel, à coup sûr, navre la pauvre Lebas. Ces lettres d’un intérêt tout privé sont bien à leur place ici, quoiqu’elles datent des missions.

Elles nous apprennent d’abord qu’on ne parlait pas librement avec Saint-Just : « Je n’ai personne ici avec qui je puisse m’entretenir de toi. Saint-Just n’a pas le temps de vous écrire, il vous fait ses compliments[1]. » Lettre suivante ; « Je suis très content de Saint-Just, il a de grands talents que j’admire et d’excellentes qualités. Il te fait ses compliments. » S’agit-il vraiment d’un futur beau-frère ? Lebas nous découvre au moins une certaine impatience de retour : « Je n’attends que la nouvelle d’un succès décisif pour partir avec Saint-Just qui est aussi bien impatient de revoir Paris. »

Saint-Just est presque aussi impatient que moi de revoir Paris. Je lui ai promis à dîner de ta main ; je suis charmé

  1. Mission d’Alsace, nov.-déc. 93. Toutes ces lettres sont adressées à Madame Lebas.