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SAINT-JUST

tenir une demi bouteille, le pied et le bord doré marqué au nom de Robinot curé de décize ; trois tasses très fortes dargent ; des paquets de galon dargent, une paire de pistolet garni en or, une bague fine faite en rose, et plusieurs autre petite chose en argent, tous lesquels objets il c’est aproprié sans que je m’en suis appercu ; vraisemblablement dans la vue de sans defaire et de ce procurrer de largent pour en faire mauvais usage. Comme ces procedes m’afflige, beaucoup et que jai interest de taché de me faire remettre tous ces bijoux et prevenir a l’avenir et arreter le cours de linconduite de mon fils, je vous serez oblige, Monsieur, de vouloir bien vous donner la peine de voir Monsieur le Lieutenant de Police et d’obtenir de lui un ordre pour faire recherche tou de suite de mon fils et lui faire remettre les effets qu’il a emporté, et ensuite le faire mettre en lieu de sûreté pour ne plus exposer à agir aussi mal et lui donner le temp du repentir de sa faute. Je vous prie, Monsieur, de ne pas perdre un moment pour donner satisfaction a une mere justements affligé et qui se trouve dans la plus grande douleur et jaurez soins de vous remettre les debourcé que vous aurez fait ; je vous prie de mener la chose avec la prudence que je connois ; vous sentez que je ne veux pas perdre mon fils, mais seulement de le mettre dans le cas, et lui donner le loisir de reconnaître sa faute et den avoir du repentir. Je serez fort reconnaissante, Monsieur, des peines que vous voudrez bien prendre. J’ai l’honneur detre parfaitement,

Monsieur

Votre humble et tres obeissante servante,

Robinot, veufue de Saint-Just.

À Blerancourt, ce 17 septembre 1786.