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SAINT-JUST

parte revient également ; mais Bonaparte à vingt-cinq ans, à l’armée d’Italie.

Le témoignage des collègues est aussi frappant. Qui n’étonnerait pas ce mot de Levasseur : « Robespierre a toujours été considéré comme la tête du gouvernement révolutionnaire. Pour moi qui ai vu de près les événements de cette époque, j’oserais presque affirmer que Saint-Just y eut plus de part que Robespierre lui-même. » Et le témoin continue : « Intimement lié avec Robespierre, Saint-Just lui était devenu nécessaire et il s’en était fait craindre peut-être encore plus qu’il n’avait désiré s’en faire aimer. Jamais on ne les a vus divisés d’opinion, et s’il a fallu que les idées personnelles de l’un pliassent devant celles de l’autre, il est certain que jamais Saint-Just n’a cédé. » — Même témoignage de la part de Barère, s’il rappelle que Robespierre en parlait comme d’un intime ami, c’est alors en des termes qui font rêver l’intimité : « Saint-Just est taciturne et observateur, mais j’ai remarqué à son physique qu’il y a en lui du Charles IX. » « D’ailleurs, ajoute Barère, cette familiarité de Robespierre flattait peu Saint-Just qui était plus profond et plus capable de révolutionner. » — « Fort supérieur à son ami », (c’est toujours le même aveu et cette