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SAINT-JUST

il enferme les gens, plus d’impatience autoritaire et de goût de l’intimidation, que de férocité dangereuse.

Restent les signatures : « On en a peu de Robespierre. Saint-Just écrit et signe encore moins, on n’a de lui que des arrêtés concernant l’armée et pour des incarcérations de généraux[1] ». Il y a pourtant ce décret écrit et signé de sa main :

Le Comité de Salut public met en liberté le citoyen Drouot, ci-devant chef de brigade au 6e régiment de chasseurs à cheval, détenu injustement à l’Abbaye.

Il était absent quand fut autorisée l’installation de la commission populaire d’Orange et quand, par arrêté du 14 floréal, les deux comités organisent en exécution d’un décret du 28 ventôse la commission populaire du Museum dont le président est, paraît-il, son ennemi personnel[2]. Le Comité signa dans la suite, presque sans examen, les listes émanant du Museum. Il n’a pas « signé seul une liste de 159 détenus qu’il a renvoyés au tribunal révolutionnaire[3] » car cette petite signature abrégée de Saint-Just au court paraphe retourné sur le T n’avait pas seule force de loi ;

  1. Aulard. Histoire politique de la Révolution.
  2. Hamel. Saint-Just.
  3. Barère. Mémoires.