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SAINT-JUST

n’était point un homme ordinaire, il pouvait, mieux dirigé, devenir un sujet utile[1]… » Il semble donc qu’on puisse croire Lejeune quand il vous dit :

J’organise les bureaux : Saint-Just en détermine les fonctions. Il donne les ordres nécessaires pour que les dénonciations faites au Comité de Salut Public nous soient renvoyées. Il nous recommande la concision. Il faut, dit-il, que l’on consacre trois mots qui seront pour moi la base des mesures à prendre : modérés, aristocrates et contre-révolutionnaires, ces mots me suffisent pour faire un arrêté.

Lejeune ajoute qu’il demanda à son chef la liberté de quelques personnes, dont il certifiait l’innocence et que toujours il éprouva un refus. « Le moment de révolution où nous sommes, me répondit-il une fois, est trop orageux pour nous occuper de justice distributive, avant de penser à la cause des particuliers, nous devons penser à la cause de l’État ». C’est toujours le Saint-Just des rapports officiels. Lejeune qui lui rappelle des conversations anciennes et des rêves d’existence champêtre reçoit cette réponse : « Autres temps, autres discours. Quand il faut se modeler

  1. Bégis. St-Just et le Bureau de Police générale. Pour la société des amis des livres, 1896.