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LES DÉBUTS, LE COMITÉ

à proposer pour le salut de la République[1]. Nous retrouvons plus d’une fois cette rapidité des mouvements, Saint-Just inaugure ici le va-et-vient prodigieux de sa voiture de représentant. Il est entendu le lendemain, lit un arrêté pris avec ses collègues, et il expose le dénuement des places frontières.

Le discours sur la Constitution à donner à la France est du 24 avril :

Vous avez craint le jugement des hommes quand vous fîtes périr un roi ; cette cause n’intéressait que votre orgueil ; celle que vous allez agiter est plus touchante, elle intéresse votre gloire : la Constitution sera votre réponse et votre manifeste sur la terre.

Tous les arts ont produit leurs merveilles ; l’art de gouverner n’a produit que des monstres : c’est que nous avons cherché soigneusement nos plaisirs dans la nature et nos principes dans notre orgueil.

Il faut se défier de Saint-Just et ne pas croire aux chimères parce que le ton s’élève et grandit. Son discours est une critique très serrée de la constitution girondine. Nous avons donné ailleurs la distinction qu’il y pose des préceptes et des lois. Sa définition de « la volonté générale » est tout aussi positive :

  1. Aulard. Actes du comité de S. P.