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SAINT-JUST

de toute ingérence présomptueuse ou maladroite. Chose curieuse, il réclamerait plutôt en faveur du ministère :

Il y avait longtemps que je voulais examiner autant qu’il est en moi, la cause du désordre que l’on se plaignait de voir régner dans le département de la guerre, je me demandais si ce désordre était le crime du ministre ou le fruit du régime vicieux de son département. Vous ne pouvez demander compte à un officier public que des devoirs que la loi lui impose et des moyens qu’elle lui confie… Que quelques-uns accusent tant qu’il leur plaira vos ministres ; moi, j’accuse ceux-là mêmes.

Le 12 février il appuie, sauf quelques amendements, un nouveau rapport de Dubois-Crancé introduisant les élections dans l’armée et fusionnant les anciens corps. On sent déjà combien le système est complet chez lui, comme il est en possession de sa doctrine révolutionnaire. « Je ne connais qu’un moyen de résister à l’Europe, c’est de lui opposer le génie de la liberté. »

Le mois suivant, dès le premier départ des commissaires, Saint-Just fut envoyé dans l’Aisne et les Ardennes avec Deville. Il part le 13 ou le 14, et le comité de Défense générale, en séance de nuit le 31 mars, apprend que le citoyen Saint-Just est de retour à Paris et qu’il a des mesures