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dont on se console, en les avouant, parce qu’ils ne sont pas très raisonnables.

Il faut que je termine enfin, pour descendre dîner. Je vous embrasse bien, mes deux pauvres abandonnées. Tâchez de vous accommoder d’Aix et donnez-nous souvent de vos nouvelles.

À vous pour ce monde et pour l’autre.

Marie.


Samedi (décembre 1899).
Cher tonton Lionel,

Je veux vous remercier tous les deux, mais comme il n’y a qu’à toi que je n’ai pas écrit, je place ma lettre sous ton vocable.

En rentrant de déjeuner chez Mme L…, je trouve le délicieux paquet de librairie. Sans ôter mes gants, je me mets à couper dans les ficelles (Maman n’était pas là) et je le tiens enfin !

Pour comprendre la reconnaissance que je vous ai, il faudrait que vous sachiez combien j’admire Leconte de Lisle. Il est peut-être ce qui répond le mieux à mes idées de perfection artistique et vous fait au moins sortir de la banalité trop de fois remâchée…

Que de mois encore avant de vous revoir ! Le premier, nous dînerons chez S…, mes amis sont parfaits, mais c’est humiliant tout de même d'être sans famille. Et puis, la province, quand cela s’accumule… Si je n’étais pas malade, pour ne pas dire pis, jamais, jamais, ja-