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Je compte sur toi pour m’indiquer la meilleure édition de Platon, soit française, soit latine. Au cas où tu n’aurais pas de prédilection à cet égard, j’espère que les lumières qui t’entourent pourront te renseigner.

Je suis intraitable envers les traductions, auxquelles je n’ai pas l’habitude de me confier, voilà pourquoi je m’adresse en haut lieu. Car décidément, je ne saurai pas le grec, c’est une ignorance que je tiens à me ménager comme Joubert le conseille quelque part.

Mon cher tonton, si je ne t’avais pas pour oncle je ne comprendrais pas d’où me vient cette passion peu féminine de philosophie, mais la vérité est que je ne fais pas autre chose. Mes lectures les plus légères sont les lettres de Cicéron.

Si tu te souviens de certains bouquins dans mon genre, jadis aimés, envoie les titres sans scrupules, je ne dors jamais !…

Vale et me ama

Marie.


Mardi, Lorient (août 1898).
Ma tante chérie,

Ces deux dernières journées, nous venons de les passer entièrement hors du home, et tout en ayant eu trop de leur temps, je ne me trouve qu’aujourd’hui maîtresse de mes actions. La première, en arrivant de Brutul, ici, est de déballer de quoi t’écrire et de te remercier avec