Page:Lenéru - Quelques lettres intimes, 1926.pdf/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 25 —

9 septembre
(noces d’argent de M. et Mme D… en 97)
Chère tante et tonton,

Je félicite et j’admire votre vieux bon ménage. Je pense bien des fois à ce vieux Brest où il a débuté, et que je n’ai pas connu quand vous étiez des jeunes gens, plus jeunes que moi, et quand mes grands-parents allaient et venaient dans cette maison et dans ces rues où je ne me souviens plus les avoir rencontrés. Je félicite « Lionel et Gabrielle » et leur souhaite de longues et belles années dont ils ne soient jamais las. Il y a toujours à faire en ce monde, il y a toujours à vivre, et je ne vois pas pourquoi on aurait moins d’entrain en s’éloignant de la bête jeunesse, où l’on ne comprend et ne sent rien. Vieillissez, vous, chers tante et tonton, sans préjugés et sans peur. Il n’y a pas de vieillesse, il n’y a que des vieillards et vous n’en serez jamais.

Je vous embrasse solennellement et suis de tout coeur,

Votre nièce, Marie.


Samedi (février ou mars 1898).
Mon cher tonton,

La « présente » est pour te demander un renseignement que tu voudras bien transmettre à Fernande le jour où elle m’écrira.