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QUELQUES LETTRES INTIMES
DE MARIE LENÉRU

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Tendre-sur-Reconnaissance, Brest, Mardi 3 (Juin 1887).
Mes chers tous,

Vous m’avez fait bien plaisir, je vous assure. Je trouve à mon verre un cachet Moyen-Âge qui me plaît beaucoup ; je vous remercie extrêmement chaleureusement, et si ma plume courait plus vite, je vous dirais mille choses aimables et cela ne m’ennuierait pas du tout.

Vos longues lettres, tante et Fernande, m’ont bien intéressée. Je suis charmée de tes succès, ma cousine ; n’est-ce pas, Tante, qu’elle les méritait ?

Je suppose que toute la famille saura ce que c’est ; quant à moi, je compte saccager toutes les têtes le jour de mon entrée dans le monde.

Tonton Lionel, ne crois pourtant pas que je sois une folle imbécile. Je ne le suis pas plus que Fernande, et mon grand rêve est de gagner ma vie ; j’en parlais justement hier avec une