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Quand le ciel éteindra ses étoiles avares,
Pour éclairer l’espoir l’homme a planté des phares
Sur les rocs, les écueils, la pointe des îlots ;
Dès que meurt le soleil, la côte illuminée
Déploie avec lenteur une large traînée
De sa lumière ardente à l’horizon des flots.

Si le ciel est peuplé d’étoiles inutiles,
A Noirmoutiers, Pemmarch ; à Barfleur, aux Sept-Iles ;
A l’avant de la terre, aux roches d’Ouessant ;
Aux dunes de Saintonge, aux deux caps de la Hève,
Partout, à la même heure, une flamme se lève
Et jette dans la nuit un jour éblouissant.


II


Pour les navigateurs qui s’approchent des côtes,
Un homme toujours sûr veille à ces flammes hautes,
Prisonnier volontaire enfermé dans les tours ;
Et le plus grand vaisseau vient du large sans craindre
Que la lampe du phare un instant laisse éteindre
Le rayon de salut qui doit briller toujours.