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CHAMP DE BATAILLE


À Ernest Christophe.



Les braves dorment bien dans cette immense plaine.
Pas de saules pleureurs, pas de mornes cyprès…
Ce n’est qu’un terrain vague où vient la marjolaine,
La bruyère et l’ajonc. — Mais là, cent ans après,
Filant à pas songeurs leur quenouille de laine,
Les filles du Pays, d’un long regard pieux,
Salueront le champ calme où dorment les aïeux,