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Qui, ne méprisant pas nos riches capitales,
De Vienne et de Paris décorent les jardins.


LES CYGNES.

Ceux-là, nos chères sœurs, sont nés dans l’esclavage.
Si nous donnons l’éveil à leur instinct sauvage,

S’ils entendent passer nos troupes d’émigrants
Qui jettent comme un bruit de clairon dans les nues.
Ils rêvent aussitôt de grèves inconnues,
Et, redressant la tête, ils trouvent les cieux grands…

Ils ont senti leur âme et leur fierté revivre…
Pris d’une sainte fièvre, ils brûlent de nous suivre…
Nous les voyons d’en haut quand ils prennent l’essor.
Leur pauvre aile engourdie, et qui tremble d’abord,

Comme une voile enfin largement se déploie…
Ils montent… de lumière et d’air pur enivrés.
Nous les encourageons par de longs cris de joie,
Et chantons l’hosanna des cygnes délivrés.